Fauvisme (groupe)
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"Vous allez simplifier la peinture" avait prédit le maître Gustave Moreau à son élève, poursuivant : "En art, plus les moyens sont élémentaires, plus la sensibilité apparaît". Le sens de l'oeuvre de Matisse était déjà en germe dans les propos qui guideront désormais le peintre.

Éléments biographiques
1869
Naissance d'Henri Matisse au Cateau-Cambrésis (Nord).

1895
Entre dans l'atelier de Gustave Moreau à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris.

1896
Eté à Belle-Ile. Sa palette s'éclaircit.

1898
Court séjour à Londres.

1900
Travaille avec Marquet au Grand Palais pour l'Exposition universelle.

1904
Pratique le divisionnisme.

1905
Luxe, calme et volupté, acheté par Signac. Passe l'été à Collioure avec Derain.

1906
Gitane (Musée de Saint Tropez).Commence à s'intéresser à l'art nègre.

1908
Ouvre une Académie, rue de Sèvres.

1909
La Musique et La Danse (Saint Petersbourg, Ermitage).

1911
Les Poissons rouges (Moscou, Musée Pouchkine). La fenêtre bleue (New York, MOMA).

1917
Découverte de Nice où il s'installe en 1921.

1930
Voyage à Tahiti en passant par New York et San Francisco. La Danse pour le Docteur Barnes (Merion, Pennsylvanie)

1938-1943
S'installe à Cimiez, puis à Vence.A recours aux papiers gouachés et découpés.

1948
Exécute le Saint Dominique de l'église d'Assy.

1952
Nus bleus.

1954
Meurt à Nice.

Technique et style:

En 1898, Matisse part pour la Corse. Emerveillé par le sud, ébloui de lumière, il trouve dans ses couleurs l'expression de cette intensité. Mais au contraire des Impressionnnistes, Matisse refuse la dissolution de la forme. L'achat, en 1899, d'une toile de Cézanne, Les Baigneuses, est à cet égard significatif. Matisse construit ses tableaux, les façonne avec la couleur, comme il malaxe l'argile pour ses sculptures. La profondeur, le poids, l'épaisseur reprennent leur droit, notamment grâce à l'utilisation du bleu cernant objets et figures.

Un jeu subtil intervient entre profondeur et plan, confrontant les forces opposées dans un dynamisme architectural. Tout cela, le personnage outrancier de Bevilacqua le lui permet. Son portrait, parfois daté de 1905 par assimilation aux toiles fauves postérieures, apparaît bien comme le prototype de ces tableaux qui, au Salon d'Automne de cette année-là, "rugiront" devant les spectateurs et les critiques.

Sans avoir les outrances colorées et expressives du Portrait de Derain ou du Portrait à la raie verte, Matisse utilise déjà des couleurs arbitraires, un dessin synthétique, une touche ample, épaisse, avec des empâtements laissant apparaître des superpositions de couleurs. Les taches de vert, de bleu, de rouge ou de jaune modèlent le menton, font surgir un sourire goguenard, alors qu'un trait de vermillon dans la pupille de l'oeil achève de rendre toute sa vivacité, toute sa malice au regard. Le cerne bleu, large et accusé, met en valeur les traits du visage, limite les saillies de l'ossature. La couleur construit : l'ocre de la peau est mêlé de jaune, de rose, de vert, qui bossellent le front, creusent l'orbite, haussent les pommettes, donnant à ce portrait une monumentalité exacerbée. Matisse est entré en connivence avec son modèle et trouve cette "identification presque complète" au sujet, cette "interprétation sentimentale" qui nous restitue les accents de son énergie, de sa force, mais aussi de sa bonhomie.

Bibliographie sommaire
Livre
Hommage à Henri Matisse, in numéro spécial de la revue du XXème siècle, Paris, 1970.

Catalogues d'exposition
"Henri Matisse. Exposition rétrospective", Musée National d'Art Moderne, Paris, 1956.

"Le Fauvisme français et les débuts de l'Expressionnisme allemand", Musée National d'Art Moderne, Paris ; Haus Der Kunst, Munich, 1966.

"Henri Matisse", Grand Palais, Paris, 1970.

"Visages et Portraits de Manet à Matisse", Musée d'art et d'essai, Palais de Tokyo, Paris, 1981. ...

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